14 – Le début du commencement
Textes : Laurent Cirelli
Illustrations : Prune Cirelli
Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie.
Isidore DUCASSE
Il y a un temps pour tout. C’est pas moi qui le dis c’est l’Ecclésiaste (3.1-15). Carrément. Et, pour ce qui nous occupe plus particulièrement je dis, moi, qu’il y a un temps pour le commerce et un temps pour la pensée. Un temps aussi pour se demander si une Royal Oak « Offshore Grand Prix » est plus adaptée à un déjeuner d’août au Club 55 qu’une Royal Oak « Chrono City of Sails » et un temps pour ask oneself « d’où l’on vient, où l’on va » et, plus prosaïquement, si l’on a vraiment besoin d’un énième garde-temps pour satisfaire à l’on ne sait d’ailleurs même plus quelle quête… Le temps de la réflexion quoi…
L’idée de cette réflexion – rendons à César ce qui appartient à Stéphane – n’est pas non plus de moi (décidément…) mais de l’heureux propriétaire de ce site – Stéphane donc – qui en a eu l’idée et m’en a généreusement proposé l’orientation « en toute liberté » (quitte à s’en mordre rapidement les doigts…) : ce que l’on nomme une « confiance aveugle »… Et cette cécité lui fait honneur.
Car donner (lui) carte blanche à un pseudo écrivain en mal de publication (moi) sur un sujet aussi périlleux que le temps (et notamment celui que l’on porte au poignet) pouvait s’apparenter à un pari d’amis mais un pari audacieux quand même… Pari risqué lorsque l’on considère la gageure que constituait l’idée même de citer Marcel PROUST sur un site marchand ou de tenter de rapprocher Richard MILLE de Marcel DUCHAMP… pari d’alliés si l’on veut bien comprendre qu’il s’agit pour l’un de donner quelque sens à l’objet et pour l’autre de donner quelque objet à sa quête de sens.
In fine, chacun y trouve son compte : la montre se vend tout en prenant son temps pour philosopher sur… le temps qui passe, les tendances de l’heure, l’éternel retour de… l’intemporel… Et le (pseudo) philosophe, lui, s’interroge sur le temps qu’il fait, observe le cadran de la montre et interroge les aiguilles qui tournent autour des goûts et des couleurs pour (essayer de) savoir ce qui nous anime dans cette course contre la montre parfois effrénée qu’est la passion des garde-temps.