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    Montres Mania

    Rolex 1530, la plus illustre des inconnues

    Pour ce premier article, je vais vous présenter ni plus ni moins que de mon Graal horloger, un “rarebird”, une montre réservée aux initiés, qui savent ce qu’ils portent sans pour autant vouloir afficher l’ostentation désormais induite par la marque à la couronne.Une référence Rolex qui n’aurait jamais du voir le jour et qui, par un (mal)heureux concours de circonstances sera produite en quantité très limitée. On estime à moins de 1500 exemplaires la production de ce modèle méconnu car jamais référencé en catalogue et qui signe la dernière introduction d’une référence 4 chiffres : la Rolex 1530.   Son histoire est intimement liée à celle de l’Oysterquartz. Elles se partagent le même boîtier avec ce design si caractéristique des années 70, un “Genta look”, même s’il n’a jamais été prouvé, reconnaissable au premier coup d’oeil. La 1530 est ainsi probablement la Rolex la plus décalée stylistiquement, je la qualifierai même de “youngtimer” de l’horlogerie. Flashback : 1970-1975, Rolex subit comme toutes les manufactures helvétiques la “crise du quartz” et commercialise sa première montre quartz, la 5100 “Texano” montée avec un mouvement issu du projet Beta 21. Ce mouvement inédit développé par le CEH (Centre Electronique Horloger), projet helvétique créé par 21 manufactures dont notamment Rolex, IWC, Patek Philippe, Oméga, Longines, LeCoultre…, a pour objectif de contrer la prolifération des quartz japonais.

    Rolex 5100 "Texano"

    Mais Rolex, déjà très indépendant à l’époque, souhaite rapidement développer son calibre maison et décide de se lancer dans la réalisation de son propre mouvement quartz. Ainsi naîtront les mouvements quartz que je qualifierais comme étant les plus qualitatifs jamais créés, les futurs 5035 et 5055 qui équiperont les célèbres Oysterquartz (références 17000, 17013 et 17014) et Oysterquartz Day-Date (références 19018, 19019 et ses innombrables autres variantes selon les matériaux et les incrustations de pierres utilisées). Ces modèles mis sur le marché dès 1977 et dont les productions seront arrêtées en 2001, seront commercialisés jusqu’à l’écoulement des stocks en 2003.

    Rolex 17000
    Rolex 19018

    Mais revenons en 1975 ! Le calibre 5035 n’est toujours pas 100% opérationnel et ne peut donc pas partir en production, lui qui se veut pourtant hautement qualitatif avec notamment ses finitions cotes de Genève habituellement réservées à la très haute horlogerie. Rolex décide tout de même de tester le design de son nouveau boitier, dessiné pour l’Oysterquartz, mais en y intégrant un mouvement automatique, le calibre 1570, qui équipe notamment les célèbres Datejust série 15 et 16, Submariner 1680 et GMT Master 2 1675. Oui mais voilà, ce mouvement est bien plus fin que le futur 5035 et il est hors de question de redessiner ce futur boitier 17000 ! Qu’à cela ne tienne, Rolex ajoutera donc un réhaut intérieur (chapter ring), seul élément distinctif avec l’Oysterquartz (outre les inscriptions sur la cadran), comblant ainsi le “vide” laissé par le manque d’épaisseur du calibre 1570.  

    Rolex introduit également avec cette 1530 une innovation, et pas des moindres, avec son premier verre saphir apposé sur un boîtier. L’autre nouveauté, avec cette 1530, réside dans la fabrication de son bracelet qui, au delà d’être intégré au boitier, utilise pour la première fois un bracelet plein, taillé dans la masse, contrairement aux bracelets “pliés” de l’époque, avec le 96660 pour la 1530 puis le 17000B équipant l’Oysterquartz.  Aussi, Rolex signe avec cette 1530 son dernier modèle avant l’introduction de la date rapide, qui sera inauguré avec… l’Oysterquartz! 

    Par ailleurs, la 1530 et l’Oysterquartz sont les seuls modèles du catalogue Rolex sur lesquels les numéros de série sont gravés sur le fond de boîtier et non sur l’entrecorne du fait de la conception du bracelet intégré. 

    Enfin, tout comme l’Oysterquartz 17000 acier a sa version or/acier la 17013, la 1530 acier propose également sa version or/acier, la 1630, avec toutefois un élément distinctif à la 17013 avec des maillons centraux tout or, et toujours ce réhaut dans le boîtier.

    Il est également à noter une différence d’inscription sur le cadran entre la 1530 qui indique “Date” et la 1630 affichant plus classiquement “Datejust”.

     De façon non officielle donc, cette montre représente pour ma part un tournant chez Rolex, à bien des égards :-Dernière référence 4 chiffres produite -Dernière référence à changement de date “sautant” (avant introduction date rapide)-Première introduction d’un verre saphir -Première introduction d’un bracelet plein (contrairement aux bracelets pliés ou rivetés) Rolex signe donc une montre atypique, définitivement moderne, révolutionnaire dans son approche stylistique pour la marque, très seventies (ce qui la rend toujours très désirable aujourd’hui), avec bracelet intégré tout comme pour l’époque les récentes Audemars Piguet Royal Oak 5402 (1972), IWC Ingénieur 1832 (1975), ou encore Patek Philippe Nautilus 3700 (1976), toutes trois issues des coups de crayons du pape Genta.Naturellement tous ces attributs lui valent une cote ascendante et il devient quasi impossible d’en trouver une sous la barre des 20 000€. 

    Crédits photos : – HQMilton – MMCRiviera – Juwelier Krone – 41 Watch – Le Vintager